La 2G tire la prise: Adieu mon vieux Nokia!

Le réseau 2G de la plupart des opérateurs ne sera plus opérationnel d’ici à la fin de l’année.

Cette fin d’une époque provoquera quelques couacs.

NDLR: Tu n’es certainement pas concerné par l’article qui suit. Cependant, nous t’invitons vivement à sensibiliser celles et ceux d’entre nous qui seront concernés. En effet, nombre de personnes handicapées de la vue seront impactées si elles utilisent d’anciens téléphones portables ou si elles ont acquis un téléphone mobile adapté auprès de l’Union Centrale Suisse pour le Bien des Aveugles de crainte d’avoir à manipuler un écran tactile.

Italo est furieux. Cet alerte retraité a reçu un courrier personnel de Swisscom lui annonçant qu’il devrait acquérir d’ici novembre 2020 un smartphone car son antique et increvable Nokia ne va bientôt plus fonctionner. La raison: l’opérateur va fermer d’ici à la fin de l’année son réseau 2G, la seule technologie que son téléphone accepte. « Pour moi, qui me contente de passer des appels ou d’en recevoir, c’était nettement suffisant, explique-t-il. Je refuse qu’on me force ainsi la main! » Car la 2G ne permet que de téléphoner et d’envoyer et recevoir des SMS. Avec elle, pas question d’installer la moindre application.

Des irréductibles comme Italo, il doit bien en exister quelques dizaines de milliers en Suisse, mais ils devront se faire une raison. Ou alors passer chez Sunrise, le seul opérateur qui promet de conserver la 2G quelques années (jusqu’à fin 2022 au moins assure l’entreprise). Salt, de son côté, a déjà commencé à tirer la prise de ce réseau apparu dans les années 90.

Concernant Sunrise, la société explique avoir trouvé «une solution logicielle avec son partenaire Huawei qui permet de continuer à offrir des services 2G». L’opérateur promet de proposer des solutions individuelles, notamment pour les clients dont certains appareils utilisent la 2G pour communiquer de machine à machine. Si on est client de Sunrise, il vaut par conséquent mieux se renseigner directement auprès de l’opérateur pour éventuellement en profiter.

Faire de la place

Chez Swisscom, on est désolé pour la petite minorité de clients que le changement technologique indispose, mais selon l’entreprise trop de raisons plaident pour l’abandon de la 2G. « C’est une technologie dépassée, explique Christian Neuhaus, porte-parole de la société. Elle est inefficace par rapport aux technologies 4G et 5G plus récentes, mais prend beaucoup de place dans le réseau. Or, cette place, nous en avons besoin pour poursuivre notre développement technologique. Nos clients transmettent de plus en plus de données sur le réseau. Nous en acheminons ainsi 40 fois plus qu’il y a sept ans. »

Le porte-parole estime les récalcitrants aux smartphones entre 10’000 et 20’000 personnes parmi sa nombreuse clientèle. « Aujourd’hui, seuls 5% des appels sont passés par la 2G, et bien moins de 1% des données sont transmises via la 2G », ajoute-t-il. Ces rebelles à l’innovation sont de différents types. Ils peuvent être soit des personnes un peu dépassées par les progrès technologiques, soit se ranger dans la catégorie de ceux qui refusent le caractère intrusif, voire tyrannique, des smartphones avec lesquels il convient d’être connecté en tout temps et en tous lieux.

À noter que les opérateurs ne prennent pas au dépourvu leurs clients. Swisscom annonce l’abandon dans un avenir proche de la 2G depuis 2015. Des aides sont également fournies pour savoir si son appareil est compatible avec le réseau 3G: en boutiques, en utilisant les hotlines ou, pour Swisscom, en transmettant un SMS au numéro 444 en écrivant simplement 2G. En revanche, si l’appareil ne tolère que la 2G, il faudra casser sa tirelire pour acquérir un smartphone, même si on entend n’utiliser que les fonctionnalités les plus basiques. Des rabais sont toutefois généralement consentis.

Alarmes et chauffage aussi

La 2G n’est pas utilisée uniquement par les anciens téléphones. Elle l’est également par toute une série de machines connectées: alarmes, systèmes de chauffage et autres capteurs, télécommandes d’ouverture de portail. Sur ce front également, les grandes manœuvres ont commencé et les adaptations en cours. Même si l’information circule parmi les professionnels, des couacs sont toutefois inévitables: des utilisateurs ne s’apercevront que leurs installations sont devenues obsolètes que lorsqu’elles cesseront de fonctionner.

Xavier ne sera pas dans ce cas, du moins pour le système d’alarme de sa maison. L’entreprise qui l’a installé est venue récemment procéder à la mise à jour. Pour ceux qui ont moins de chance que lui, il est encore temps de se renseigner auprès des fournisseurs ou de la documentation fournie pour éviter toute mauvaise surprise.

Source: La Tribune de Genève