Les AirTags d’Apple, accessoires pratiques… mais pas sans risque

Ils permettent de retrouver très facilement ses objets. Mais ils peuvent aussi être détournés de leur fonction première.

C’était clair depuis des années, et cela vient de se vérifier de nouveau: Apple invente rarement de nouveaux produits et services. La multinationale observe ce que fait la concurrence, imite et fait parfois mieux. C’est le cas avec les AirTags. Ces petits accessoires, concurrençant les SmartTags de Samsung ou les produits de Tile, permettent très facilement de retrouver ses objets. Mission accomplie, donc, mais les AirTags ne sont pas parfaits pour autant.

Ces accessoires se présentent comme de gros boutons, d’un diamètre de 31,9 millimètres, d’une hauteur de 8 millimètres et d’un poids de 11 grammes. Très réussis d’un point de vue esthétique, les AirTags peuvent être personnalisés via la gravure de quelques lettres ou d’un émoji, gratuitement. Mais ces accessoires sont chers: 35 francs l’unité, ou 119 francs le pack de quatre (29,75 francs l’unité, donc). Les AirTags sont donc plus onéreux que les Tile ou les Smart-Tags, vendus entre 70 et 75 francs le lot de quatre.

Plusieurs scénarios

Sans surprise, les AirTags se configurent de manière simplissime – et uniquement avec un iPhone voire son iPad, possédant la version 14.5 d’iOS. Il suffit de les approcher de son téléphone pour les paramétrer en quelques secondes, en leur donnant un nom et en leur assignant une petite icône. Tout se passe via l’application Localiser. Les AirTags peuvent permettre de retrouver son sac, sa valise, voire son portemonnaie ou ses clés. Mais attention, comme cet accessoire se présente comme un simple bouton, sans trou, il ne peut être attaché à un accessoire. Il faut acheter en plus un porteclés, ou une lanière en cuir, commercialisé entre 35 et 45 francs. Alors que les Tile et les Smart-Tags intègrent un petit trou qui permet de les accrocher directement à son porte-clés….

Ensuite, plusieurs scénarios peuvent se dérouler avec un Air-Tag. Si tu l’as perdu autour de toi, Bluetooth permet de le localiser dans un rayon d’une dizaine de mètres autour de soi, avec une précision importante. Cette précision peut être accrue si tu as un iPhone 11 ou 12, muni de la puce U1: dans ce cas, il est possible de savoir où se trouve son AirTag à quelques centimètres près. Une flèche s’affiche à l’écran indiquant où se déplacer pour retrouver son AirTag, c’est efficace et ludique.

Solidarité anonyme

Si son AirTag a été perdu à plusieurs centaines de mètres de soi, voire plusieurs kilomètres, la façon de le retrouver sera différente. Comme l’accessoire ne possède pas de puce GPS, tu vas compter sur les environ 900 millions d’autres utilisateurs d’iPhone pour le localiser. Si un autre iPhone (avec Bluetooth activé) passe à proximité de ton AirTag perdu, tu en seras notifié. Mais le propriétaire de l’autre iPhone ne saura pas qu’il t’a ainsi aidé, et tu ne connaîtras pas non plus son identité. C’est donc pratique et cela fonctionne de manière anonyme.

Si tu décides d’activer le « mode perdu » de ton AirTag, tout propriétaire d’un iPhone, et aussi d’un téléphone Android équipé d’une puce NFC, passant à proximité immédiate de ton accessoire verra s’afficher sur son écran un petit message que tu auras rédigé, avec tes coordonnées. Les tests réalisés par les médias spécialisés américains montrent que cela fonctionne.

Les AirTags tiennent donc leurs promesses, et cela semble être le cas sur la durée, car Apple assure que leur batterie dure environ un an et qu’elle est – ce qui est rarissime pour l’un de ses appareils – remplaçable (modèle CR2032).

Espionnage possible

Maintenant, est-il possible d’espionner les déplacements de quelqu’un en glissant un AirTag dans ses affaires? Apple assure que non, mais c’est un peu plus subtil que cela. La multinationale dit que « les appareils iOS peuvent également détecter un AirTag qui n’est pas avec son propriétaire, et t’informer au bout d’un certain temps qu’un AirTag inconnu t’accompagne dans tes déplacements ».

Mais pour qu’un propriétaire d’iPhone détecte qu’il est ainsi suivi, il faut que son téléphone soit équipé de la version 14.5 d’iOS – version qui n’a été lancée que la semaine passée. Il recevra ainsi une alerte. Et rien de tel pour les propriétaires d’un téléphone Android. Pour eux, un Air-Tag abandonné émettra un signal sonore après trois jours d’abandon: trois jours durant lesquels il est donc en théorie possible d’espionner discrètement les déplacements d’une personne.

Source: Le Temps