Alexa, Google Home, Siri… Faut-il s’offrir un assistant personnel?

Les assistants personnels envahissent nos intérieurs sous forme d’enceintes connectées. On les commande par la voix, elles répondent, et on n’est même pas obligé d’être polis.

Avant, lorsqu’on avait un problème, on pouvait toujours appeler Alfred – enfin, si on était un super-héros. Aujourd’hui, nos bienfaiteurs du quotidien se nomment Siri, Google, Alexa, Cortana, Qwant. Des assistants virtuels, dotés d’intelligence artificielle et de haut-parleurs, capables de répondre vocalement à la moindre de nos demandes, qu’elle concerne une envie musicale, la météo, une réservation de train, un résultat sportif…

Tout a commencé aux États-Unis en 2014 avec Echo, une enceinte connectée créée par Amazon qui intégrait une voix nommée « Alexa ». Capable de mettre de la musique, de passer des commandes ou de contrôler les équipements connectés (thermostat, volets, télévisions…), elle a depuis été améliorée pour pouvoir interagir avec son propriétaire dans tous les domaines du quotidien. À l’affût, les autres géants de la technologie, Google et Apple en tête, ont investi le marché – estimé à plus de 3 milliards de dollars en 2021 par le cabinet d’études Gartner – avec Google Home et HomePod. « L’objectif est de créer une conversation entre vous et un appareil intelligent doté d’une personnalité qui doit vous faciliter la vie », indique Tilke Judd, chef de produit de l’assistant Google.

Un « Hey Google », « Alexa » ou « Dis, Siri  » suffit à entamer le dialogue. Puis un mot, un bout de phrase, même prononcé vite ou avec un accent ch’ti, et les réponses fusent. « Plus d’un millier de personnes ont travaillé afin d’offrir des réponses qui sont liées à chaque culture, chaque langue explique Tilke Judd. Google Home peut d’ailleurs comprendre mille façons différentes de prononcer une même langue. » Google Home se fiche aussi complètement de la politesse, comme ses concurrents. « Nous allons à l’essentiel, pas besoin de mettre les formes ou de construire une phrase, confirme Tilke Judd. Peut-être qu’à l’avenir les mots magiques deviendront indispensables pour les enfants. »

Surnommé le Google français, Qwant devrait également se lancer prochainement dans la bataille des assistants intelligents avec MyxyVoice, et misera notamment sur le respect des données privées. « Contrairement à nos concurrents, qui gardent votre IP et prennent toutes vos informations, nous anonymisons vos recherches avant que les données ne quittent votre ordinateur, explique Éric Léandri, président de Qwant. Nous travaillons avec la CNIL [Commission nationale de l’informatique et des libertés, ndlr], et toute notre interface est en open source. Si vous connaissez le code, vous pouvez tout voir. »

En attendant, chaque assistant apprend au fur et à mesure des échanges et personnalise sa relation. Ami virtuel « vous êtes tellement classe que vous êtes inclassable », vous dit-il lorsque tu lui demandes qui est le plus beau), secrétaire personnel capable de te diriger vers des voix tierces créées par des laboratoires pour régler des problèmes médicaux ou réserver un train (s’il circule), l’assistant fait également preuve d’humour. Moins qu’Alfred, certes, mais telle est aujourd’hui la voix à suivre.

Amazon Echo

Avec ses six modèles, Amazon domine largement le marché (70 % des ventes aux États-Unis). En France, c’est Echo qui vient de sortir en embarquant l’assistant vocal Alexa (intégré également dans l’enceinte Sonos One et l’ampoule Philips Hue). La grande distribution peut trembler. Prix : 199 €.

Apple HomePod

Le cylindre intelligent d’Apple est sorti le 18 juin. Les premiers tests aux États-Unis et en Angleterre saluaient les performances musicales de l’objet et minimisaient l’intérêt de l’assistant Siri. Nous confirmons, après en avoir installé deux, en stéréo donc, dans notre salon. Le son est excellent, mais Siri est moins abouti que ses concurrents. Dommage par exemple de ne pouvoir avoir son itinéraire qu’en voiture et non pas en transports en commun ou à pied. Prix : 349 €.

Qwant Myxyvoice

Cet assistant ne collecte pas les données personnelles, contrairement aux autres. « Nous pouvons aussi connecter tous les produits : marque connue, open source bricolé, hardware acheté en Chine… Pas de cercle fermé comme avec Apple ou Google Nest », indique le PDG de Qwant. Prix ­: 150 €.

Source: GQ Magazine