Opinion: « Je suis passé d’iOS à Android », mon retour d’expérience après un mois

Après des années passées sur iOS, où j’ai tout appris. J’ai décidé de quitter la Pomme dont j’avais fait le tour pour aller sur Android avec un Google Pixel 6.

Après des années de bons et loyaux services, j’ai décidé de franchir le Rubicon, de commettre l’irréparable pour certains, de retrouver la raison diront d’autres. En bref, j’ai décidé de passer d’un iPhone sous iOS à un smartphone Android. Une chose est sûre, alors que les téléphones portables sont devenus des éléments centraux dans nos vies (avec tous les bons et les mauvais côtés que cela apporte), changer d’appareil n’est jamais un choix anodin.

Déjà de par leur prix. Il est ici question d’un achat à plusieurs centaines d’euros, une vraie somme pour s’offrir le dernier bijou de technologie, qui sera très certainement dépassé dans deux ans. Sans vraiment me l’expliquer, j’ai toujours eu des iPhone dans mes poches. Mon premier était l’iPhone 6 et avec, j’étais tombé dans « l’écosystème Apple », si bien qu’il était très difficile d’en sortir.

En vrai bon client de la Pomme, j’ai écoulé toute la gamme : smartphone, tablette, ordinateur, montre et aussi écouteurs, tout fut Apple à un moment de ma vie. Mais après avoir appris à connaître iOS sur le bout des doigts, j’avais aussi appris à en connaître les défauts et les limites.

L’utilisation de ce même système d’exploitation avait fini par me lasser. J’utilisais depuis plus de trois ans un iPhone XS, qui avait fait son temps, et l’idée de changer de téléphone me trottait dans la tête depuis un moment déjà. Alors quand Google a présenté le Pixel 6, j’ai décidé de sauter le pas.

Sans rentrer dans les détails techniques du téléphone, je vais t’expliquer les différences fondamentales qui peuvent exister entre Android et iOS, surtout quand on switche d’un écosystème à l’autre. Ces petites choses que j’ai d’abord détesté, puis adoré dans le système d’exploitation de Google. Retour sur une expérience pas comme les autres dans le monde de la tech.

Une première semaine pour s’adapter

J’avais imaginé des dizaines de scénarios sur la manière dont ce changement pourrait se passer. Comment allais-je me retrouver dans ce nouvel univers? Est-ce que j’allais être perdu? Tant de questions qui, finalement, m’ont permis de voir que les choses se sont passées différemment.

Les 24 premières heures ont été un véritable calvaire. Je n’étais pas à l’aise avec mon téléphone et tous les gestes me paraissaient illogiques. Je me perdais dans les menus et les multiples options de personnalisation. J’avais perdu le cadre qui fait toute la force d’iOS, et cela me perturbait beaucoup. L’adaptation vers Android n’est donc pas instantanée, tout comme le changement dans l’autre sens ne l’est pas, je l’imagine du moins.

Je ne pensais pas devoir tout réapprendre mais c’est finalement ce qui s’est passé. Dès mes premiers instants sur Android, il était fini le temps de la clarté, de la facilité et du côté intuitif de mon iPhone. En revanche, j’ai pu dire bonjour à la personnalisation, ce qui est une force pour beaucoup d’utilisateurs. Il fallait donc prendre ses marques et pour le coup, ce fut une étape assez frustrante, surtout quand on vient de recevoir le nouveau smartphone du moment, apprécié à sa juste valeur par beaucoup.

Maintenant, avec du recul, je me rends compte que ce temps d’adaptation a finalement été assez court. Avec une utilisation de quelques heures par jour (environ 4 à 5 heures), j’ai réussi à trouver mes marques en deux ou trois jours. Les automatismes ont commencé à arriver, et même si les deux univers ne se ressemblent pas, il ne faut que quelques jours pour comprendre et appliquer les deux ou trois gestes clés d’Android.

Ce premier temps d’utilisation m’a permis de dresser un premier bilan. Les deux systèmes d’exploitation n’ont définitivement rien à voir. En effet, Android me paraît, même aujourd’hui, plus compliqué à utiliser qu’iOS. Je trouve la prise en main moins intuitive et les fonctionnalités cachées dans des sous-menus ne sont pas toujours évidents à utiliser.

Note bien qu’ici je parle d’Android dans sa vision la plus « pure » puisque c’est celle imaginée et proposée par Google même. Contrairement aux autres constructeurs, il n’y a pas vraiment de surcouche qui peut influencer l’expérience utilisateur générale. C’est par exemple le cas chez Xiaomi ou Samsung, les deux marques asiatiques n’hésitant pas à tordre les bases d’Android pour que l’OS corresponde le plus possible à leur produit.

Le temps de l’épanouissement

J’ai finalement assez vite trouvé mes aises sur Android, et je n’ai pas regretté longtemps iOS. La panique générale des premières heures s’est vite transformée en une excitation de la découverte. L’OS de Google ne me faisait plus peur, il m’intriguait, et je voulais comprendre comment tout cela fonctionnait et comment il était possible d’exploiter au mieux Android.

Les choses étaient évidemment différentes, rien que par la présence, par exemple, du tiroir d’applications, marque de fabrique d’Android, qui était inimaginable sur un iPhone il y a encore quelques années. Mais qui pourtant, a trouvé sa place dans le système d’exploitation d’Apple avec la refonte de l’écran d’accueil permise par iOS 14. En tant que technophile, il est évident que l’attrait de la nouveauté m’a empêché pour le moment de voir les défauts de l’OS mais on y reviendra plus tard.

Au fil des jours, j’ai pu profiter des différentes caractéristiques du Google Pixel 6, de son écran 120 Hz, de sa qualité photo, ou encore sa fameuse option « gomme magique » qui n’est pas révolutionnaire mais toujours impressionnante. Finalement j’ai réussi à prendre mes aises sur le système d’exploitation de Google et à en tirer le meilleur.

La suite Google, le vrai plus d’Android?

Une des forces de Google, qui m’a vraiment surpris, c’est vraiment sa Suite — Huawei peut en attester. Sans elle, Android perd une grande partie de son attrait. Bien évidemment, Google propose aussi ses applications sur iOS mais elles ne sont pas aussi bien intégrées. Et oui, c’est normal. Avec ce nouveau Pixel 6, j’ai redécouvert des applications comme Google Docs, Google Drive ou encore Google Maps (bien que cette dernière m’ait plutôt déçu). La suite d’application de Google est extrêmement performante, facile d’utilisation et tellement plus pratique que les applications natives d’Apple, dont je vantais les mérites il y a quelques semaines encore sur mon vieillissant iPhone XS.

Ce sont, sans nul doute, les applications qui m’ont le plus servi. Bien que je les utilisais déjà pour mon travail, je n’avais jamais pris la peine de les installer sur mon iPhone. Les trouver de façon aussi simple dans le menu des applications de Google m’a permis de les utiliser pleinement et j’ai été conquis par Google Docs, que j’utilise toujours au quotidien.

En ce qui concerne Google Drive, la solution de la firme de Menlo Park, bien que très utile et facile n’est pas très différente de celle de Cupertino. iCloud a les armes pour rivaliser, même si je trouve que l’intégration de Google Drive est plus intéressante, notamment pour s’échanger des fichiers avec d’autres personnes (tout le monde n’ayant pas un iPhone pour profiter d’AirDrop).

Mes deux seules mauvaises surprises au sein de la suite d’applications restent Google Agenda et Google Maps. J’ai trouvé les deux applications très (trop?) complexes. Google Agenda m’a fait regretter tous les bons côtés de « Calendrier » sur iOS, bien que l’application d’Apple ait aussi de nombreux défauts selon moi. En ouvrant l’application sous Android, la première chose qui m’a surpris est l’absence d’un calendrier, affiché en grande pompe sous iOS. Ici les évènements se suivent les uns après les autres, par ordre chronologique, sans que l’on ne sache vraiment combien de jours séparent deux rendez-vous. Si cette lecture “en continu” à de nombreux avantages, notamment quand plusieurs évènements se suivent de jour en jour, il est très perturbant de ne pas avoir de calendrier sous les yeux immédiatement à l’ouverture de l’application.

 

Google Agenda et Google Maps, les deux déceptions

Car oui, un calendrier, Google Agenda en a bien un. Mais là encore, et c’est le principal reproche que je fais à iOS, il faut un clic de plus pour y avoir accès. Ce cas précis représente toute la différence entre iOS et Android, le premier est simple, toutes les informations sont là, il n’y a pas à chercher. Sur Android les informations sont plus complètes, plus personnalisables, mais il faut toujours aller chercher dans des sous-menus pour avoir ce que l’on cherche. C’est toujours une question de quelques touches sur l’écran, quelques dixièmes de seconde. Mais sur une action aussi commune que regarder son agenda, je trouve cela vraiment dommageable.

Au final, Google Agenda m’a déçu. Il faut dire que j’en attendais beaucoup de cette dernière, moi qui avais du mal avec “Calendrier” que je trouvais peu pratique, notamment dans l’ajout d’évènements. Et je ne peux guère dire mieux de Google Maps, qui ne m’a jamais vraiment séduit. Tout comme Agenda, j’attendais beaucoup de cette application qui est vue par beaucoup comme “la” référence des applications de navigation.

J’étais déjà très satisfait d’Apple et de Plans, mais j’attendais de la part de Google Maps d’avoir un “plus” ce n’était pas le cas. L’application est tout à fait fonctionnelle, elle est capable de calculer de bon itinéraire, et c’est en soi une bonne application à mes yeux. Mais je trouve son interface vieillissante, trop chargée avec cette barre de recherche en haut, les boutons de suggestions et tout un menu déroulant en dessous. Tout cela me paraît superflu, et moi qui me plaint qu’Android cache toutes ses fonctionnalités dans des sous-menus, c’est ici tout l’inverse, mais ce n’est pas mieux pour autant.

J’étais déjà très satisfait d’Apple Plans et j’attendais vraiment de tester Google Maps pour me faire un avis de ce service, mais j’ai là encore été déçu par la firme de Menlo Park qui n’a pas été capable de faire mieux qu’Apple. Sans dire que Google Maps est mauvais, je trouve l’application moins simple à utiliser, et j’imagine qu’elle est plus difficile à apprivoiser pour un parfait néophyte.

Pour finir avec les applications Google, mention honorable à Google Actualités, véritable sésame de tous les journalistes et dont la solution sur Apple ne peut tenir la comparaison.

Les défauts apparaissent et les regrets arrivent

Finalement, après quelques semaines d’utilisation, la magie du début n’opère plus, et il est alors difficile pour moi de ne pas voir les défauts d’Android. À mesure que je comprenais les mécaniques qui étaient en place, je comprenais également quelles en étaient les faiblesses. En premier lieu, je pense qu’il serait bon pour Android de faire du ménage dans ses menus, sous-menus et applications. Nombreuses sont les solutions qui se ressemblent, pour ne pas dire qu’elles sont identiques.

De plus, je trouve le Play Store bien moins complet et fourni que l’App Store. C’est un fait et ce n’est pas nouveau en soi. Bien évidemment, c’est subjectif et au final, la boutique d’applications de Google ne m’a pas laissé des souvenirs impérissables. Il est par exemple difficile de voir quelles sont les applications à mettre à jour. Cette option est visible en un seul clic sur iOS là où il en faut trois sur le Play Store.

C’est encore un détail sans importance me diront certains, mais quand deux OS sont aussi performants que le sont iOS et Android, le diable se cache dans les détails. Comme je l’ai dit plus haut pour Google Agenda il est dommage que pour des actions aussi simples et aussi courantes, il soit obligatoire d’en passer par des sous-menus là ou iOS propose immédiatement la solution à son utilisateur, avant même qu’il la demande.

Pour résumer toute la différence que je fais entre iOS et Android je résumerais la chose ainsi: iOS offre à son utilisateur ce qu’il veut avant qu’il ne le cherche, là ou Android donne à son propriétaire tout ce qu’il recherche et plus encore. L’avantage de ces sous-menus est de permettre d’avoir un contrôle total sur son téléphone, et cela peut-être très agréable dans certains cas de figure. Mais quand on est amoureux du minimalisme comme moi, iOS est finalement la solution la plus adaptée.

Le retour à la case départ

Ce besoin perpétuel de rechercher, devoir aller à gauche à droite, cliquer çà et là, c’est le principal défaut que je peux trouver à Android. Je trouve cet OS plus « fatiguant » à utiliser que son concurrent à la pomme. Et après un mois d’utilisation d’un Pixel 6, j’ai décidé de faire marche arrière et revenir à iOS et ce bon vieil iPhone XS qui attendait patiemment.

C’est le choix de la facilité tout simplement. Android a tout pour plaire, et je reconnais volontiers que le système d’exploitation de Google, dans sa version la plus « pure » sans la moindre surcouche, comme je l’ai connu pendant un mois a de quoi plaire. Il est même très difficile, pour ne pas dire impossible de savoir lequel de ces deux OS est aujourd’hui le meilleur sur le marché.

Tout dépend au final des goûts et des réflexes de chacun. Il a été difficile pour moi de faire la bascule sur Android après des années passées à utiliser des téléphones iOS, tout comme il a été difficile pour Romain de Presse-citron de faire le même chemin dans le sens inverse.

En conclusion, les deux OS se valent, ils ont chacun leurs points forts et leurs points faibles, reste seulement à savoir si tu préfères un téléphone personnalisable, où tout est sous ton contrôle. Ou alors si tu veux quelque chose de simple, qui se comprend facilement, mais dans lequel tu seras enfermé de gré ou de force.

Source: Le Journal du Geek

NDLR: Quelques remarques

  • Il m’a paru intéressant de publier cet article pour faire le point;
  • Il est vrai qu’Apple offre quelques possibilités en ce qui concerne la personnalisation. Cependant, elles n’ont pas réellement d’impacts sur le système et se limitent à certains gestes que l’utilisateur aveugle ou très malvoyant peut facilement contrôler dès lors qu’il bénéficie d’une formation de base solide;
  • Le fait d’être pieds et poings liés avec Apple n’est pas un avantage. Toutefois, cela facilite grandement les échanges entre utilisateurs et propose une plate-forme et un langage communs dans le cadre des formations;
  • Chacun est bien évidemment libre d’opter pour l’un ou l’autre des OS, tout en sachant que les surcouches liées aux constructeurs Android sont facteurs d’isolement. En résumé, il faut être un peu geek!